Line of Fire
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Le nouveau film du réalisateur de Tron: L'Héritage et Oblivion est un film de pompiers viril, classique et intense, qui débarque en France en e-cinema.

Après un blockbuster Disney rutilant (Tron : L'Héritage) et un Tom Cruise post-apo pas inintéressant (Oblivion), Only the Brave de Joseph Kosinski débarque en e-cinema chez nous, avec un titre français pour une fois pas idiot (Line of Fire) mais qui ne permettra évidemment pas de profiter du format IMAX dans lequel il a été projeté aux Etats-Unis (où le film a été un échec en salles). C'est dommage, mais en même temps Line of Fire n'est pas un film d'action dégraissé et spectaculaire où une bande de pompiers affronte les flammes (avec une unité de temps et de lieu). Il s'agit de la chronique, étalée sur plusieurs années, de cette bande de pompiers. Nous sommes dans un bled d'Arizona, où le costaud Eric Marsh (Josh Brolin) mène à la baguette une équipe de jeunes combattants du feu sur le point d'être titularisés à un niveau supérieur. Brandon (Miles Teller), un secouriste au chômage qui vient d'être père, s'engage dans l'équipe pour nourrir sa famille. Line of Fire prendra le temps de suivre l'évolution de Brandon, le faisant passer de gentil branleur fumeur de joints à un adulte responsable, tandis que le combat contre les incendies passe finalement un peu à l'arrière-plan.

Pas d'esbroufe technique, pas de bullet time dans les flammes. Mais une photo presque chromo (signée du grand Claudio Miranda, partenaire de Kosinski et chef op de L'Etrange histoire de Benjamin Button et L'Odyssée de Pi), soulignée par un tempo étrangement lent et dense. Ce n'est pas un Backdraft 2.0 : Line of Fire, grâce à un script très solide co-signé par Eric Warren Singer (American Bluff) et surtout Ken Nolan (La Chute du faucon noir) et adapté d'une histoire vraie, est au fond une chronique americana classique, bien musclée et virile (les femmes à la cuisine, les hommes au feu), bien redneck (on y décapsule des bières à la tronçonneuse, Jeff Bridges joue de la country)... Mais ceci dit, on prend un plaisir fou devant ce portrait d'hommes en groupe (il y a même l'épatant Taylor Kitsch), devant ce classicisme qui donne à Line of Fire une gueule de film de guerre yankee sans ennemi -dans la lignée de En pleine tempête ou The Finest Hours.- et on se retrouve même à écraser une larme à la fin. Après avoir tourné ce Line of Fire, Kosinski a été engagé pour diriger de nouveau Tom Cruise dans Top Gun : Maverick, écrit par Singer, dont le héros sera Miles Teller, où on retrouvera aussi un chef op nommé Claudio Miranda. Line of Fire ressemble ainsi au terrain d'entraînement de la suite de Top Gun, toujours avec Cruise, qu'on attend d'un seul coup avec beaucoup d'impatience.

Line of Fire est disponible dès maintenant en VOD. Bande-annonce :