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Choix numéro 1 : Radiostars, de Romain Lévy, avec Clovis Cornillac, Manu Payet, Douglas Attal...Synopsis : En plein échec professionnel et sentimental, Ben, qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex, présentateur-vedette du Breakfast-club, le Morning star de la radio. Avec Cyril, un quadra mal assumé, et Arnold, le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Très vite Ben est engagé : il écrira pour eux. Alors qu’il a à peine rejoint l’équipe, un raz-de-marée frappe de plein fouet la station : l’audience du Breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public. Pour ces Parisiens arrogants, de ce road trip radiophonique naîtra un véritable parcours initiatique qui bousculera leurs certitudes.L'avis de Première : Scénariste paresseux de Cyprien et de Coursier, Romain Levy en avait visiblement gardé sous la semelle en prévision de son premier film. Tout ce qu’il n’y a pas dans les deux comédies citées est dans Radiostars : l’humour vache signifiant (derrière le rire, le vide existentiel), le rythme (à l’image de l’émission radio, frénétique), le casting étoilé (deux stars en forme, un support actor de feu –Demolon-, trois révélations). Le sens de l’observation de Romain Levy, nourri par son expérience personnelle (Ben, c’était lui), inscrit cette comédie, dopée à l’arrogance des uns, à la connerie des autres, dans la lignée de ce qui se fait au Royaume-Uni. Lire la suite ici.Bande-annonce : Choix numéro 2 : Blanche-Neige, de Tarsem Singh, avec Julia Roberts, Lily Collins, Armie Hammer...Synopsis : Blanche-Neige est une princesse en exil alors que la méchante Reine règne d’une main de fer sur le royaume dont elle a usurpé le trône. Sept courageux nains rebelles se joignent à Blanche Neige dans sa lutte pour reconquérir le pouvoir et gagner le cœur du Prince.L'avis de Première : Si la guerre des « Guerre des boutons » nous avait accablé l’année dernière, celle des « Blanche-Neige » est du même tonneau. Là encore, deux relectures du conte des frères Grimm sortent à quelques semaines d’intervalle, symptômes du manque d’inspiration flagrant des executives hollywoodiens. Avant la version noire avec Kirsten Stewart, prévue pour juin, voici la version fun avec Julia Roberts. Et c’est peu dire qu’elle passe un bon moment, Sœur Sourire ! En belle-maman méchante comme un pou, elle est l’attraction principale d’une production oscillant allègrement entre l’enthousiasmant et l’affligeant. Ca se bat, ça vibre, ça virevolte dans des décors en carton-pâte à la laideur repoussante où se croisent des acteurs en flagrant délit de cabotinage. Conçu semble-t-il dans un dilettantisme nimbé d’euphorie, le film est un bordel joyeux rappelant, parfois, l’esprit de Mel Brooks. Dans le (mauvais) genre, une référence.Bande-annonceChoix numéro 3 : Twixt, de Francis Ford Coppola, avec Val Kilmer, Elle Fanning, Ben Chaplin...Synopsis : Adapté d'une nouvelle de Francis Ford Coppola. Un écrivain au succès déclinant arrive dans une petite ville à l'occasion d'une tournée de promotion. Il découvre qu'un meurtre mystérieux impliquant une jeune fille s'est produit. Une nuit, en rêve, un fantôme nommé V lui raconte une étrange histoire, qui pourrait avoir un rapport avec le meurtre. Il sera surpris d'apprendre que certaines des réponses à ses questions se trouvent dans sa propre vie...L'avis de Première : Depuis qu’il est revenu à la mise en scène en 2007 après une interruption de dix ans, Coppola clame partout qu’il souhaite redevenir un « étudiant en cinéma ». Pas sûr qu’il obtienne son diplôme avec Twixt, nouvel opus baignant dans une imagerie gothique grotesque, et témoignage cruel de l’une des dégringolades artistiques les plus vertigineuses de l’histoire du cinéma. Tout le film ne parle d’ailleurs que de ça, du terrible assèchement créatif dont souffre son auteur. Truffant son récit de références à sa gloire passée (les vampires de Dracula, le « Motorcycle Boy » de Rusty James, la 3D gadget façon Captain EO…), poussant le déballage intime jusqu’à aborder frontalement la mort tragique de son fils Gio, Coppola se projette dans la figure d’un écrivain has-been en panne d’inspiration, alter-ego interprété par un Val Kilmer bouffi et bouffonesque. Génie fatigué, le réalisateur du Parrain commente ici sa propre déchéance avec une lucidité terrifiante.Bande-annonce :Les autres sorties de la semaine sont ici