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Le dernier film d'Hayao Miyazaki est une réussite totale.

Au Japon, dans les années 20, le jeune Jiro rêve de Giovanni Caproni, le pionnier de l’aviation italienne, et imagine un appareil révolutionnaire. Devenu ingénieur, il se met au travail, tout en sachant que l’armée a l’intention de transformer son invention en machine de guerre.

« Le vent se lève, il faut tenter de vivre. » Ce vers de Paul Valéry est le fondement du dernier film de Hayao Miyazaki, qui raconte sur plusieurs décennies le parcours d’un personnage inspiré à la fois de la vie de Jiro Horikoshi, l’inventeur du chasseur bombardier Zero, et de celle de Tatsuo Hori, un auteur japonais du début du XXe siècle.

Son titre a plusieurs significations possibles, et le cinéaste en illustre quelques-unes, d’où une variété d’humeurs qui vont de l’espoir à la mélancolie, en passant par l’exaltation. Comme toujours chez lui, chaque élément contient deux aspects opposés mais indissociables. Ainsi, le vent peut provoquer les plus belles rencontres comme les pires catastrophes.

Alors qu’une dimension tragique se dessine en filigrane à l’évocation de la vie sentimentale du héros, le thème principal du film pourrait se résumer à l’homme face à son destin et à ses obligations. Ici, l’ingénieur se doit de concevoir le meilleur avion possible, quel qu’en soit le prix. Il n’est pas difficile d’imaginer les points communs existant entre le réalisateur et ce créateur si particulier. Hayao Miyazaki a également trouvé dans cette histoire un souffle romanesque inédit qui lui a permis de composer quelques-unes de ses plus belles séquences, notamment lorsqu’il représente le vent, à l’origine de la rencontre entre Jiro et celle qui deviendra sa femme. Si, comme il l’a annoncé, le maître ne réalise plus de longs métrages, il a fini là en beauté.

Gérard Delorme

Bande-annonce du Vent se lève d'Hayao Miyazaki, qui sera diffusé ce dimanche 12 juin à 20h45 sur Arte :

 


 

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