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Quand on aime le cinéma, on pense qu’un film peut changer la vie. C’est ce que croient les dirigeants de Future Cinema, une société britannique dédiée au 7e art qui organise prochainement une projection de La Haine dans la banlieue nord de Londres, qui avait été le théâtre d’émeutes particulièrement violentes en août 2011. Suivra une projection gratuite du film à Saint-Denis, dans le 93, à la veille du 2e tour de l'élection présidentielle (réactualisation).En 1995, l’année de sa sortie, le film de Kassovitz avait marqué les esprits en s’intéressant aux cités françaises et à la morne vie qu’y mènent leurs jeunes habitants. Dix-sept ans plus tard, la force du film semble intacte.« Nous pensons que le cinéma est un media très puissant et universel, et qu’il devrait être accessible à tous. Cette cité [Broadwater Farm, au cœur des émeutes, ndlr], et les cités les plus défavorisées du pays regorgent de jeunes gens intelligents et créatifs, et nous croyons que leur montrer un film d’une telle force peut les inspirer et faire la différence » a confié le fondateur de Future Cinema au Guardian.Une initiative qui vise non seulement à toucher les jeunes de la cité, mais aussi à rouvrir le débat autour des causes des émeutes.« Les gens de cette cité font face aux mêmes problèmes que ceux abordés dans La Haine et je pense que c’est un super moyen de faire réfléchir » estime un jeune réalisateur qui fait partie de l’aventure Future Cinema.Les enjeux du film de Mathieu Kassovitz, dont l’histoire démarrait au lendemain d’une émeute ayant opposé les jeunes de la cité à la police, restent donc actuels tant d’années après, et sont visiblement aussi pertinents des deux côtés de la Manche. A l’époque, La Haine avait en tous cas ouvert un débat qui ne s'est jamais refermé, et qu'aucun autre film n'a depuis aussi bien réactivé puisqu'il reste la référence sur le sujet, y compris chez nos amis Anglais.En attendant La Haine 2 ? Pour la blague, Kassovitz ironisait hier sur Twitter en appelant à voter Sarko pour qu'il puisse sortir la suite de son film culte :