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Foto: Canal+/TV4
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L'histoire secrète de Snake Plissken - 2e partie

Les remakes : deuxième vague

En 2010, Breck Eisner (The Crazies) est engagé pour réaliser le projet, on parle de Jeremy Renner, toujours Gerard Butler, ou Tom Hardy pour le rôle principal, et le scénariste Jamie Moss (X-Men First Class, Rise of the Planet of the Apes) est embauché pour une nouvelle réécriture.Mais en juillet 2011, Warner annonce laisser tomber le projet du remake, et les droits d'adaptation, qui sont détenus par Studio Canal, se retrouvent à nouveau disponibles au plus offrant sur le marché.

Le script de Black Light

<em>"Le script réintègre la quasi totalité des scènes coupées de </em>NY 1997<em>"</em>, poursuit Andreas, <em>"et commence par Snake Plissken cambriolant la réserve fédérale de New York, et s'échappant à bord d'une Harley, poursuivit par les forces de police dans deux hélicoptères armés de mini-guns sous les yeux des caméras TV. Avec son complice Taylor, Snake s'échappe de la ville en utilisant le réseau Evacuated Tube Transport et arrive à Los Angeles. Sur place, Taylor est tué, et Snake arrêté. Pendant ce temps, Airforce 12 (!) l'avion du président de Los Angeles, est détourné par des terroristes et se crashe dans la Liberty Tower du World Trade Center reconstruit, suite à une apparente panne du bouclier laser de protection de la ville. Le Duke, le Président de New York, un adepte de la tolérance zéro qui expulse les citoyens s'ils perdent leur emploi et ne gagnent pas le minimum de 80 000 $ mensuel requis, est derrière ce détournement. Hauk, qui veut prévenir une nouvelle guerre civile, envoie Snake à bord d'un avion de guerre Black Flight pour tenter de récupérer le président de L.A., et une arme secrète que ce dernier possède, qui lui permet de prendre le contrôle des boucliers aériens, et ouvrir les portes de toutes les villes. Snake doit s'infiltrer dans New York rempli de policiers, et n'a que 24 heures pour remplir sa mission, sans quoi une micro-capsule explosive logée par Hauk dans son cerveau explosera. Des flash-backs sur le passé de Snake, qui ne ralentissent à aucun moment l'action, sont incorporés dans le film, y compris une hallucinante descente de 6 pages dans l'enfer de Leningrad filmée entièrement en point de vue, comme les first person shooter des jeux vidéo. Capturé, Plissken doit affronter dans une lutte à mort sanglante Rowdy Roddy, dans un Madison Square Garden rempli a craquer de Yuppie hurlants, bouffant des chips, du pop-corn, et buvant de la bière Budweiser. Aidé de Cabbie, qui est cette fois un vieux punk de 50 ans, et Maggie, une ex Black Light devenue Sénateur, Plissken réussit à s'échapper avec le président à bord de son Black Flight après avoir affronté des crazies cannibales à JFK, et le Duke le poursuit dans une course supersonique entre les deux avions à travers le pays, avant de se crasher au delà de New Las Vegas, après avoir pulvérisé une statue géante d'Elvis. Dans le désert au pied du mur de L.A., Plissken se bat à mort contre le Duke. Sauvé, le président de L.A. réussit à réunifier les Etats-Unis sous la menace de son arme secrète. Mais Snake, à qui le président a offert la demeure de Charlie Chaplin en récompense, a en poche une copie faite par Cabbie. Devinez ce qu'il en fait ?"</em>

New York 2007

Le draft de Nolan, daté du 16 juin 2007, juste avant que Len Wiseman (Die Hard : Retour en Enfer, Total Recall) soit annoncé comme réalisateur, donne un autre aperçu : il s'agit d'une resucée, suivant servilement la structure du film original, modernisée avec plus d'action et plus de CGI. Une série de flash-backs, se déroulant dans un désert dont le nom n'est jamais donné (on suppose qu'il s'agit de l'Irak), au cours desquels on découvre comment Plissken est devenu déserteur, et comment il a perdu son oeil après qu'une explosion a arraché la moitié de son visage, est incorporée dans la structure. On comprend le désir des producteurs de mettre à jour les allusions à la guerre froide de l'original. Mais en faisant de Plissken un vétéran d'un conflit type desert-storm, et en changeant les enjeux (ce n'est plus la troisième guerre mondiale qui menace désormais, mais une guerre entre l'Amérique, l'Iran et la Syrie), le scénariste dépouille le héros d'une grande partie de sa mythologie, datant le scénario, là ou l'original fonctionnait comme une fable à l'épreuve du temps.Len Wiseman, visiblement, n'est pas convaincu du projet puisqu'il quitte très rapidement la ville prison, pour être remplacé en octobre 2007 par Brett Ratner (<em>X-Men 3</em>), qui aussitôt annoncé, s'en va dans la semaine qui suit, suivit de très près par Gerard Butler !

Agent Plissken

La New Line ravalée par Warner, Mostow quitte le projet et David Kajganich (Invasion) puis Allan Loeb (Wall Street 2) lui succèdent. Dans leur draft daté du 3 février 2010, Plissken n'est plus un hors-la-loi, mais un agent d'un service d'opérations secrètes, Blacklight (en un seul mot), arrêté cinq ans auparavant après avoir été piégé lors d'une mission d'assassinat qui n'aurait pas été autorisée. New York est toujours une ville prison, mais en parfait état, suite à l'explosion d'une bombe radioactive, une idée trouvée par David Kajganich pour faire économiser les plans CGI coûteux qui auraient été nécessaires à reproduire la ville délabrée. Plissken vit caché, et est redouté, même par le Duke. Récupérant la présidente après un crash en hélicoptère, il se voit offrir un pardon en échange de son sauvetage. En tentant de la livrer aux gardes, Snake réalise bientôt que ces derniers veulent la présidente morte : son hélicoptère a été piégé, et d'autres membre du gouvernement veulent se débarrasser d'elle, peu satisfaits de ses politiques libérales. Il s'agit aussi des mêmes personnes qui ont piégé Snake dans le passé, et ce dernier doit donc désormais échapper à la fois aux autorités, et au Duke qui lui aussi veut récupérer la Présidente. Cette version est une amélioration par rapport à celle de Mostow, mais il lui manque toujours l'esprit anarchiste de l'original, même si, d'après Loeb, Carpenter aurait forcé Warner à signer une clause selon laquelle Plissken devrait "toujours porter son bandeau sur l'oeil", et "toujours être badass".

L'histoire secrète de Snake Plissken : l'heure de la résurrection

Après la sortie de Los Angeles 2013, le personnage de Snake Plissken est définitivement estampillé du sceau "franchisé", et les choses passent à la vitesse supérieure pour l'homme au bandeau noir après que la sortie de <em>Matrix</em>, en 1999, a remis les univers post-apocalyptiques au goût du jour.Commence alors une valse-hésitation de projets divers autour du personnage, tous annulés les uns après les autres. Si le public continue à espérer <em>Escape From Earth</em> (titre donné, pour rire, à un éventuel dernier volet par Carpenter et Russell à la presse lors de la promo de <em>Los Angeles 2013</em>), la productrice Debra Hill a clairement de plus grandes ambitions.<strong>Par David Fakrikian</strong>Voir aussi :<strong>L'histoire secrète de Snake Plissken - 1ère partie</strong>

New York personnage principal : le script d'Alex Horwitz

Aussitôt, en coulisses, commence une véritable chasse au serpent. Neil Moritz tente de remonter le projet auprès de plusieurs autres studios, sans y parvenir. Conjointement au producteur, plusieurs indépendants tentent aussi leur chance. Alex Horwitz, monteur pour Terry Gilliam et réalisateur d'un court métrage dont Romero crie les louanges (<em>Alice Jacob is Dead</em>, avec Adrienne Barbeau alias Maggie dans le <em>New York 1997</em> original) est l'un d'eux. Il rédige un traitement, tentant de convaincre un éventuel studio de racheter les droits.<em>"Il faut se rappeler que </em>The Thing<em>, de Carpenter, est déjà un remake"</em> nous confiait-il récemment, <em>"et je pense qu'il faut admettre le principe, même si l'on finit en général par haïr les résultats. J'adore les </em>Escape<em> de Carpenter, et je ne voudrais pour rien au monde ternir leur mémoire. Mais ce sont des films satiriques, et la satire est une forme d'art intemporelle. Le New York de Carpenter est une ville fantôme, qui joue sur la peur des grandes villes devenant le repaire du crime organisé, qui était plus d'actualité à l'époque qu'aujourd'hui. New York a changé. Moi je voudrais m?intéresser vraiment à la ville, qui est aussi celle où je vis. Dans mon traitement, NY est toujours une prison en état de délabrement avancé, mais beaucoup plus peuplée que dans l'original. Je joue avec l'histoire de la ville et utilise beaucoup ses monuments. Dans le film original, pour un vrai habitant de New York, la géographie n'a aucun sens ! Tout est à l'envers. Si j'avais l'opportunité de réaliser ma version, j'en ferais un hommage au cinéma new-yorkais des années 70 (Woody Allen, Sidney Lumet, Scorsese). En revanche, on ne doit surtout pas toucher à Snake. Il doit être fidèle à ce que Carpenter et Russell ont créé. Si vous l'altérez, vous ne faites plus un remake de </em>Escape<em> : vous détournez un nom. La beauté de la satire, c'est que Snake est un guerrier intemporel, comme le Yojimbo de Kurosawa, ou L'homme sans nom de Leone. Il peut être réutilisé dans différentes époques, pour parler de différents problèmes. Si la version de Carpenter évoque la guerre froide et la dégradation de la vie en milieu urbain, la mienne parlerait de la lutte des classes et de la surveillance. J'ai écrit mon traitement en "spec" (sans qu'il soit commandé par un studio </em>NDLR<em>) pendant le bref moment où l'option du remake était disponible, mais maintenant que Joel Silver a annoncé qu'il avait repris les droits, je doute qu'il s'y intéresse. J?ai évidemment peur de ce qu'il va en faire, mais si c'est terrible, je pourrai toujours faire le remake suivant, dans 30 ans !"</em>

Snake Plissken castré : le projet de Jonathan Mostow

La consternation devant ses annonces successives continue chez les fans quand le producteur Neil Moritz embauche le destructeur de franchises Jonathan Mostow (Terminator 3) pour réaliser le film et réécrire le script.Datée du 3 novembre 2007, la version de Mostow est encore moins bonne. Si le premier script conservait un certain état d'esprit anarchiste inhérent à Plissken et son univers, Mostow le castre littéralement, en faisant du président une présidente, non pas pleutre et fascisante comme Donald Pleasance dans l'original, mais libérale démocrate, ne pensant qu'a "restaurer les libertés civiles" et collée à Snake tout au long du film. Si cette idée vous semble familière, c'est normal : elle est la base de l'hommage à <em>New York 1997,</em> Lock Out, produit par Besson et sorti en 2012 avec Guy Pearce.Mais Mostow loin de s'arrêter là, poursuit son entreprise de destruction du personnage de Snake, faisant d'un stylo Mont Blanc que le méchant lui aurait subtilisé, le mcguffin du film. Les flash-back sur l'origine de Snake ont désormais disparu, mais nous suivons les aventures de Snake Plissken qui a kidnappé la présidente pour récupérer son stylo Mont Blanc. <em>"Je suis un grand fan de John Carpenter, et j'adore </em>Escape<em>"</em>, déclare alors Mostow <em>(rires pré-enregistrés)</em>. <em>"Depuis que l'original est sorti, il y a eu une explosion dans l'industrie des effets spéciaux digitaux. Nous allons raconter l'histoire que John Carpenter aurait racontée s'il avait eu à sa disposition la technologie actuelle"</em>...

Les romans : fossoyeurs des projets dérivés

<em>"Nous avons sorti le film original en 1981, quand il n'y avait pas de véritable marché de la VHS, de DVD, ou de jeux vidéo"</em>, explique alors Debra Hill. <em>"Si vous regardez l'industrie du cinéma aujourd'hui, la plupart des films sont des marques, dérivés de comic-books, de jeux ou de romans, ou des suites d'une franchise. Nous avons deux films déjà sortis, avons tenté de monter une série TV, et maintenant, nous désirons réintroduire Snake Plissken dans l'univers de la pop culture contemporaine"</em>. Debra Hill prévoit même une série de romans, écrits par Fabian Nicieza, bien connu des amateurs de comics Marvel comme scénariste de <em>X-Men</em>, <em>Cable</em> ou <em>Deadpool</em>.Mais encore une fois, la malchance frappe : aucune trace de bande-annonce de l'anime dans le double DVD que sort MGM en 2003. Le jeu et les romans ne sortiront jamais, et tous ces projets semblent abandonnés définitivement quand la productrice Debra Hill décède d'un cancer début 2005.C'est après ce triste événement que John Carpenter, au plus bas, décide de brader la quasi-totalité de son fonds de catalogue à Hollywood. La porte est donc ouverte pour un remake...

L'anime et le jeu vidéo

Les choses rebondissent début 2003, alors que sort une série de comics sans grand intérêt, <em>The Snake Plissken Chronicles</em>, chez CG /Hurricane Entertainment. Une édition spéciale de <em>New York 1997</em> est prévue en DVD, censée contenir, outre de nombreux bonus, la bande-annonce d'un Anime vendu comme suite à <em>Los Angeles 2013</em>, réalisé par Mamoru Oshii (Ghost in the Shell), produit par Carpenter, Hill et Russell, dans lequel ce dernier reprendrait le rôle (vocal) de Snake !Parallèlement, un jeu vidéo, <em>Snake Plissken's Escape</em>, est aussi annoncé sur Xbox chez NAMCO, avec toujours Russell à la voix de Snake (ce dernier aurait aussi accepté d'incarner Snake en motion capture). Le jeu, lui aussi produit par Carpenter, Hill et Russell, promet d'explorer le passé, le présent et le futur du personnage : comment ce dernier a perdu son oeil, ce qui s'est passé à Kansas City et à Cleveland, la bataille de Leningrad... Plusieurs encarts publicitaires annoncent le jeu pour 2005, et une demo jouable est annoncée complétée.

La série aux 100 épisodes

Dans un premier temps, c'est une série TV qui est annoncée en 2000, par la compagnie Tribune Entertainment, toujours sous la supervision de Debra Hill. Pas de Kurt Russell à l'horizon, mais la promesse d'un nouveau casting et d'un package de 100 épisodes, supervisés par le scénariste Howard Chaykin (aussi dessinateur de comics cultes comme <em>American Flagg</em> ou <em>Black Kiss</em>), qui est embauché comme show-runner.Concrètement, le concept de la série semble fidèle à celui des films : forcé par le président de devenir un agent des Nations Unies, Plissken arpente le monde pour tenter de sauver l'humanité. Son but ultime est de survivre (on présume qu'une fois de plus, un virus mortel lui a été injecté) et d'assassiner son ennemi juré, le chef de la police corrompu Bob Hauk. Mais le 11 septembre 2001 met fin au projet, les chaînes TV jugeant le concept trop dépressif vu les événements récents.

Inversion du concept : la relecture de David Webb

Début 2012, une autre version, elle aussi écrite en "spec", remonte jusqu'aux représentants de Carpenter, Studio Canal et même Silver Pictures. Intitulée <em>Black Light</em>, et écrite par David Webb, c'est une relecture radicale du film original. Andreas, le webmaster d'un site de fan et l'un des plus grands collectionneurs Snake Plissken au monde, réussit à se procurer un exemplaire.<em>"Je suis un puriste, et pour moi, remaker </em>New York 1997<em> est une hérésie"</em> écrit-il,<em> "aussi j'ai abordé cette énième tentative avec précaution, surtout après avoir lu les essais faits par New Line. Je dois dire qu?à ma grande surprise, je l'ai appréciée bien plus que je ne l'aurais pensé. C'est de loin le meilleur de tous les essais écrits jusqu'à présent"</em>.Black Light est en effet la seule tentative de réécriture du sujet original à prendre en compte que l'idée de base de Carpenter a été complètement dépassée par la réalité : depuis le début des années 80, le nombre de personnes incarcérées aux Etats-Unis n'a pas augmenté de 400% comme l'imaginait Carpenter, mais de 575%. Actuellement, 2,2 millions d'américains sont en prison, soit près d'un tiers de plus que la population de Manhattan (1,6 millions). Il serait impossible, physiquement, d'enfermer tous ces "criminels" dans New York aujourd'hui et, on l'imagine, encore moins dans 20 ans. Mais surtout, <em>New York 1997</em> parlait au public des années 80 parce que Manhattan était alors une cité infestée par le crime. Aujourd'hui, New York est une ville propre aux loyers exorbitants. La solution proposée par <em>Black Light</em> est une inversion audacieuse du concept : New York n'est plus une ville prison, mais une ville fortifiée réservée aux riches. Après une augmentation spectaculaire de la pauvreté, suivie d'une nouvelle guerre civile, les Etats-Unis se sont "désunis", séparés comme à l'origine en 13 états indépendants. Chaque état a élu son propre président, et construit sa propre capitale entourée de murs. Des boucliers laser protègent les villes des attaques aériennes, et les pauvres sont déportés à l'extérieur, où règne la barbarie. Partant de ce postulat de base, <em>Black Light</em> suit la construction du film original, en retournant toutes les situations cul par dessus tête.

Le remake avec Gerard Butler

En mars 2007, l'agence CAA met aux enchères un package d'un remake de <em>New York 1997</em>, avec Gerard Butler, tout frais sorti de <em>300</em>, dans le rôle de Snake, Neil Moritz (la série des <em>Fast & Furious</em>) producteur, et Ken Nolan (Blackhawk Down) scénariste. C'est New Line Cinema qui emporte alors le morceau.C'est tollé et les fans hurlent au scandale. Kurt Russell qui, légalement, possède un tiers des droits du personnage de Snake Plissken, tente de calmer le jeu :<em>"Il y a eu une série dérivée de Stargate, deux séries tirées de Backdraft, et un remake de The Thing est prévu. Disney a même fait des remakes de films que j'ai fait (plus jeune)</em> (rires<em>). Alors oui, ils vont faire un remake de New York 1997. J'ai créé le personnage. Aucun remake ne pourra jamais m'enlever ça. Alors bonne chance, et attendons de voir s'ils seront à la hauteur."</em> Mais ses commentaires ne réussissent qu'à jeter de l'huile sur le feu.Interrogé, Carpenter explique que d'après ses infos, le film serait plus un prequel qu'un remake : <em>"Je crois que le script montre surtout comment Snake finit par arriver à New York"</em> explique t-il, provoquant encore plus d'angoisse chez les fans hantés par des visions de cauchemar de la prélogie <em>Star Wars</em>.

Vers une trilogie

Déroutant au premier abord, puisqu'il abandonne le concept original, <em>Black Light</em> démontre une conscience de la symbolique du personnage de Snake, qui est absente des autres essais. Snake y est fidèle à lui-même, économe de mot et sarcastique, de nombreux clins d'oeils sont lancés à l'original : <em>"- J'ai entendu parler de vous" dit Snake à un sergent adepte de la matraque qui vient de le passer à tabac, Rodney King style, "- Ah oui ? Qu'est ce que tu as entendu dire connard ?"</em> (Snake le tue d'un coup de boule direct)<em> "- J'ai entendu dire que tu étais mort..."</em>. La blessure de Leningrad, guerre arrivée après que la mafia russe a pris le contrôle du pays, plane sur tout le film : on découvre que les montres comptes à rebours sont standard pour les missions Black Light, que Snake, dans un concept proche du film <em>The Warriors</em>, a dû regagner les lignes américaines avec Taylor en tuant tout sur son passage, et qu'il est une idole pour les Russes, mais détesté par les Américains. <em>"Le script est vraiment à propos du monde d'aujourd'hui"</em>, termine Andreas. <em>"Le seul problème que je vois, c'est que s'il était pris, il serait réécrit de bout en bout jusqu'à que tout ce qui est intéressant dedans ait disparu"</em>.Pas de risques : cette version n'est pas retenue par Silver Pictures, qui <strong>a annoncé le 18 mars dernier un nouveau remake</strong>, qui serait construit comme une trilogie, avec un premier épisode dans l'esprit de <em>La Planète des singes : les origines</em>. Il semble qu'un scénariste ait officiellement été engagé, mais la compagnie refuse de dévoiler son identité. Bien que rien ne le confirme, on soupçonne que la référence à <em>La Planète des singes</em> dans le communiqué de presse pourrait indiquer que son identité est Jamie Moss, le scénariste du remake déjà engagé dans la version précédente du projet chez Warner.A suivre...

Après la sortie de Los Angeles 2013, le personnage de Snake Plissken est définitivement estampillé du sceau "franchisé", et les choses passent à la vitesse supérieure pour l'homme au bandeau noir après que la sortie de Matrix, en 1999, a remis les univers post-apocalyptiques au goût du jour.Commence alors une valse-hésitation de projets divers autour du personnage, tous annulés les uns après les autres. Si le public continue à espérer Escape From Earth (titre donné, pour rire, à un éventuel dernier volet par Carpenter et Russell à la presse lors de la promo de Los Angeles 2013), la productrice Debra Hill a clairement de plus grandes ambitions.Par David FakrikianVoir aussi :L'histoire secrète de Snake Plissken - 1ère partie