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Laurent Ruquier a bien fait de le produire car l’humour grinçant de l’artiste connaît un succès phénoménal.Propos recueillis par M-C.N.Cela a été vite pour vous !C’est ce fameux timing que l’on ne choisit pas et qui fait que l’on arrive au bon moment. Le vrai génie n’est pas d’arriver à temps, mais de partir à temps. Desproges aurait 70 ans maintenant. Quel spectacle ferait-il aujourd’hui ?Vous étiez trader, devenir artiste était un rêve, une réalité ?On me pose souvent la question, mais je n’ai pas de réponse à donner. J’ai le sentiment que cela s’est imposé à moi. Je suis monté à Paris pour me prouver que cela ne marcherait pas et que je n’étais pas fait pour ça. En Suisse, j’arpentais les scènes, et pourtant il me fallait la confirmation que ce métier n’était pas fait pour moi.Et là, échec. Le Caveau de la République vous ouvre ses portes.On peut dire qu’Hugues Le Forestier (son directeur) m’a nourri pendant un certain temps ! Et c’est là que Ruquier m’a repéré. Etre au Caveau m’a permis de tester mes textes devant un public nombreux. A Paris, on peut jouer devant des salles vides, au Caveau, il y a toujours du monde.Et le Austro Hongrois de Suisse se produit à l’Européen, joli…Je n’avais pas fait la corrélation, oui c’est beau. Comme mes parents m’ont fait aussi passer par l’Algérie, je suis un peu incapable de dire d’où je viens. Je n’ai pas d’attaches, je suis de partout et de nulle part.Votre humour est qualifié de cynique, voire provocant…Je montre les choses comme je les vois. Je décris. C’est ça, je fais un tableau descriptif du monde que je vois. Je ne donne pas de leçons. Les gens sont autonomes, assez individualistes pour se faire leur opinion. Ce sont les autres qui pensent que je pose un regard cynique, que mon humour est noir. Je ne monte pas sur scène pour défendre le bien, ni le mal d’ailleurs. Mais je m’inspire de choses qui me mettent en colère.Gaspard Proust au Théâtre du Rond-Point>> Réservez vos places pour Gaspard Proust au Rond-Point