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Huit ans après Le Voyage du ballon rouge, Hou Hsiao-Hsien est revenu au cinéma à Cannes avec The Assassin. Et le film a été récompensé de la Palme de la Mise en scène. Normal car The Assassin est bel et bien une "claque esthétique", un "film d'action contemplatif" filmé en plans larges et longs, irrigué par une essence et une volonté toutes picturales :>>> Cannes 2015 : The Assassin est une claque esthétiqueEt notamment HHH nous gratifie dans son film d'un de ces moments prodigieux dont on pensait que seul Terrence Malick était capable d'en capturer. La magie survient lorsque Yinniang (Shu Qi), héroïne-titre du film, s'entretient avec sa préceptrice, la nonne qui lui a enseigné les arts martiaux. La rencontre a lieu sur un piton rocheux surplombant une vallée profonde. Lorsque la nonne a fini de parler, une brume surgit des profondeurs et emplit l'espace situé derrière la nonne, au point d'effacer tout le décor derrière elle.  L'effet est magnifique, mais parfaitement naturel, comme nous l'a confirmé Hou Hsao Hsien lui-même : "Nous avions l'impression que quelqu'un organisait ça pour nous tellement c'était magique. Le lieu est assez élevé et la vallée très profonde. Du coup, cette brume arrive du bas et monte rapidement avant de se disperser. Lorsque nous nous sommes rendu compte que le phénomène se répétait plusieurs fois, nous avons demandé à Shu Qi, qui attendait en bas, de prendre sa place. Et quand nous avons filmé, c'est comme si c'était sur commande".Gérard DelormePremier extrait de The Assassin, en salles le 6 janvier 2016 :