Walt Disney Company france / wild bunch / mars films

Ce qu’il faut voir cette semaine.

L’ÉVENEMENT
 

COCO ★★★★☆ 
De Lee Unkrich et Adrian Molina

L’essentiel
Un Pixar très émouvant mais à la construction un peu bancale.

Comme souvent chez Pixar, l’ouverture de Coco est splendide : elle résume la vie de la famille du jeune héros, Miguel, à l’aide de "papel picados", ces papiers colorés découpés qui sont exposés en frises dans les villes mexicaines lors de la fête des morts. On y apprend que chez lui, la musique est interdite de génération en génération, depuis que l’un de ses ancêtres a quitté sa femme et sa fille pour se lancer dans une carrière de guitariste, mais n’est jamais rentré à la maison. La famille de Miguel vit en fabriquant des chaussures, et qu’il le veuille ou non, le petit garçon devra suivre cette voie.
Élodie Bardinet

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PREMIÈRE A AIMÉ

12 JOURS ★★★★★
De Raymond Depardon

La dernière fois que Raymond Depardon avait donné de ses nouvelles, c’était avec Les Habitants, un film qui écumait les restauroutes et les sous-préfectures et redonnait vie à la France des oubliés. 12 jours explore un territoire différent. Tout commence sur un plan très long, majestueux, qui suit un couloir vide. Du cinéma pur, majestueux comme du Kubrick, sur la musique d’Alexandre Desplat, un moment de désolation mélancolique gonflé par un sens fulgurant du cadre. Et puis on passe soudainement à la litanie des fous et à la radiographie de l’institution judiciaire et psychiatrique.
Gaël Golhen

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LA VILLA ★★★★☆
De Robert Guédiguian

C’est l’un des Guédiguian les plus puissants et saisissants vus depuis longtemps – sans doute depuis ses grands drames du début des années 2000, la fresque chorale La Ville est tranquille et le mélo noyé de larmes Marie-Jo et ses deux amours. D’emblée, le décor frappe : un petit port de pêche, des maisons aux volets clos, des restaus à l’abandon, et la villa du titre, cernée par un viaduc, Marseille à l’horizon, et la Méditerranée en contrebas. On est quelque part entre l’impressionnisme et le théâtre antique, entre la peinture et la tragédie. 
Frédéric Foubert

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PREMIÈRE A PLUTÔT AIMÉ

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PLONGER ★★★☆☆
De Mélanie Laurent

Depuis Les adoptés, sa première réalisation, Mélanie Laurent recherche l’équilibre délicat entre mélodrame, passion et tension dramatique, le tout enrobé d’un formalisme chic un peu surfait. Elle y était à peu près parvenue avec Respire, récit d’une amitié amoureuse entre deux adolescentes tournant au cauchemar. Elle récidive avec Plonger qui narre la passion dévorante entre une photographe, Paz (Maria Valverde, envoûtante), et César (Gilles Lellouche, solide), un ex-grand reporter de guerre.
Christophe Narbonne

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C'EST TOUT POUR MOI ★★★☆☆
De Nawell Madani

Il se dégage du premier film (co réalisée avec Ludovic Colbeau-Justin) de Nawell Madani une énergie propre à la jeune comique que ceux qui l’ont vu su scène connaissent bien. C’est donc en racontant sa propre histoire que l’humoriste a décidé d’entrer dans le monde du cinéma. Bonne idée, car il est vrai qu’il y avait vraiment de la matière dans son fulgurant parcours.
Nicolas Bellet

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TOUT MAIS PAS ÇA ! ★★★☆☆
D'Edoardo Maria Falcone

Que se passe-t-il quand le fils d'un laïc convaincu décide de devenir prêtre ? Le réalisateur Edoardo Maria Falcone s'impose en nouveau pape de l'humour transalpin avec Tout mais pas ça !, feel-good movie beaucoup plus malin qu'il n'en a l'air, où une famille très éloignée des milieux religieux va devoir composer avec la vocation étonnante d'un de ses enfants. À coups de dialogues ciselés et d'uppercuts au menton de la petite bourgeoisie italienne bien sous tous rapports, le film alterne entre l'ironie vacharde et une bienveillance totale envers ses personnages. Le portrait d'un père (l'excellent Marco Giallini), égocentrique patenté, qui se donne pour mission de libérer son fils d'une influence supposée. Son chemin vers la rédemption est souvent hilarant et chante les louanges de l'ouverture d'esprit sans jamais tomber dans la niaiserie. Un petit exploit en soi, mais la satire se fait étrangement timide quand il s'agit d'aller chatouiller l'institution cléricale. Pas de quoi empêcher le film de s'offrir haut la main le titre de comédie italienne de l'année.
François Léger

THE LONG EXCUSE ★★★☆☆
De Miwa Nishikawa

Un homme se fait coiffer les cheveux par sa femme. Le ton distant de la conversation entretient le flou sur la vraie nature de leur relation. Tout juste, pressent-on chez monsieur, une certaine distance affective. Le drame qui survient brutalement dans la séquence d’après, va remettre totalement en jeu ce rapport intime. Le monsieur en question, on l’apprend vite, est un écrivain en manque d’inspiration et pas franchement sympathique. Les circonstances vont l’obliger à réapprendre à vivre et à s’ouvrir aux autres. Dis comme ça, l’idée peut faire craindre le récit prévisible d’une rédemption en forme de quête créatrice et salvatrice. C’est un peu le cas mais sur l’écran, la réalisatrice Miwa Nishikawa qui adapte ici son propre roman, parvient à traduire tout ça avec une finesse désarmante de beauté et d’intelligence. Il y a assurément du Kore-Eda dans sa façon d’appréhender avec sensibilité les rapports entre le monde des adultes et celui des enfants, d’envisager la tragédie comme une douce étreinte qui enivre autant qu’elle foudroie. Miwa Nishikawa repérée avec Sway à la Quinzaine des Réalisateurs en 2006 et qui a depuis signé plusieurs long-métrages restés inédits en France, a débuté sa carrière comme assistante réalisatrice de Kore-Eda. Ceci expliquant évidemment, un peu cela. 
Thomas Baurez

LES MOOMINS ATTENDENT NOËL ★★★☆☆
De Jakub Wroński et Ira Carpelan

Héros nationaux en Finlande, les Moomins, gentils trolls ressemblant à des hippopotames, font l’objet d’une vaste littérature enfantine qui a enfanté des séries et des films animés. Dernier avatar en date, Les Moomins attendent Noël s’intéresse aux préparatifs de Noël par la famille Moomin. Joliment et naïvement animé (du papier et du tissu découpé filmé en stop-motion), porté par de belles valeurs familiales, le film s’adresse exclusivement aux préscolaires.
Christophe Narbonne

LES RÉSISTANTS DU TRAIN FANTÔME ★★★☆☆
De Jorge Amat

Été 1944, 750 hommes et femmes de toutes origines sont livrés aux nazis, dans un convoi qui part de Toulouse pour arriver à Dachau. Le documentaire de Jorge Amat retrace ce parcours chaotique via la voix de Guy Scarpetta, petit-fils d’un des déportés. Le réalisateur réussit à faire un beau travail de reconstitution, à travers de nombreux témoignages et des images d’archives saisissantes.
Maxime Kasparian

PREMIÈRE A MOYENNEMENT AIMÉ

REY, L’HISTOIRE DU FRANÇAIS QUI VOULAIT DEVENIR ROI DE PATAGONIE ★★☆☆☆
De Niles Atallah

Son nom n’est guère présent dans les manuels d’histoire. Et pourtant, Antoine de Tounens en a bel et bien écrit sa part. Au cœur du 19ème siècle, cet avocat français a décidé de quitter sa Dordogne pour traverser l’Atlantique jusqu’au Chili avant de pénétrer dans les terres et d’y créer le royaume d’Araucanie et de Patagonie dont il deviendra le souverain. Un règne éphémère car ses troupes ont été vite écrasées par les armées chiliennes et argentines avant qu’il soit fait prisonnier et interné dans un asile puis exfiltré vers la France. Comment raconter une histoire à ce point hors norme ? En faisant soi-même dans la démesure, clame, à chaque plan ou presque, le vidéaste Niles Attalah. Pellicule rayée et délire psyché règnent en maître dans cette saga qu’on pourrait croire signée par un élève d’Alejandro Jodorowsky. Plus confuse que le maître mais pas moins barrée. Et si on s’ennuie souvent au fil de ces 90 minutes pas franchement menées tambour battant, ce geste artistique foisonnant a le mérite de ne jamais laisser notre œil en sommeil.
Thierry Cheze

 

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Éditeur de Paul Otchakovsky-Laurens
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Reprises
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