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1973. Pour beaucoup (dont Stanley Kubrick), c'est le chef-d’œuvre du cinéaste français. Lino Ventura joue à contre-emploi pour l’une des rares fois de sa carrière. Soit un type mal dégrossi, forcé de changer s’il veut séduire une Françoise Fabian très raffinée.

Avant que le mois de janvier ne se termine, la septième chaîne proposera à 20h55 La Bonne année, de Claude LelouchFrançoise Fabian et Lino Ventura y incarnent un couple mal assorti, mais finalement inoubliable. 

Il avait attiré plus d’1 million de curieux au cinéma en 1973 et continue d’enchanter les téléspectateurs depuis. Stanley Kubrick en avait parlé comme de son "film français préféré", et avait pris l'habitude de le montrer à ses acteurs avant un tournage. Notamment à Tom Cruise et Nicole Kidman pour préparer Eyes Wide Shut.

Film de casse doublé d’une romance, La Bonne année a beau avoir un demi-siècle, il est toujours aussi marquant. Lelouch y filme ce drôle de couple, lui petit gangster peu raffiné, macho de la vieille école et elle, une belle antiquaire cultivée et indépendante, en prise avec son époque et commence à envisager les relations hommes-femmes à l'aune des évolutions de la société. 

 

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En 2015, au moment de sortir Un + Une au cinéma, Claude Lelouch était revenu dans Première, en compagnie de son acteur principal Jean Dujardin, sur les couples les plus marquants de sa filmographie. Voici ce que le duo disait à propos de La Bonne année.

Claude : L’écriture de La Bonne année a procédé d’une prise de conscience : je me suis rendu compte que les femmes n’avaient plus confiance dans les hommes, qu’elles les trouvaient décevants, menteurs, tricheurs… Quelque part, elles faisaient mon procès. Je n’ai pas eu de mal à imaginer ce type brut de décoffrage qui perce des coffres-forts et tombe amoureux d’une femme de son temps. J’ai aussitôt appelé Lino, emballé, mais qui m’a imposé une règle : il ne voulait pas se retrouver au lit avec Françoise Fabian, pour des questions d’image, par rapport à sa femme et à ses enfants. J’étais embêté mais j’ai accepté. Il l’a finalement fait en comprenant mes intentions.
 

Jean : Ton intuition de prendre Lino est formidable. On ne l’a jamais vu sourire comme ça à une femme à l’écran. La scène du café, où ils dialoguent tous les deux en toute liberté est du pur Lelouch. Claude obtient ce genre de résultat en restant longuement sur les acteurs, en cherchant des trucs très invisibles. Tout est une question de temps et de focale chez lui. 


D'Un Homme et une femme à Un + Une : Lelouch et Dujardin commentent la filmo du cinéaste