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Cette année le cinéma d'épouvante n'était pas à la fête pendant la période estivale outre-Atlantique.Fright night a fait un score médiocre, avec seulement 14 millions de dollars rapportés depuis sa sortie le 19 août, Destination finale 5 n’a pas atteint le niveau du film précédent puisque le film n’a fait que 38,2 millions de bénéfices après trois semaines (contre 66,4 pour l'autre), Don’t be afraid of the dark a débuté ce weekend avec 8,5 millions à peine. Bref, le drapeau de l'horreur est en berne. Les premières raisons évoquées sont le manque d’originalité, les budgets limités et aussi les mauvais choix de dates de sortie.« C’était un été difficile, déclare Jeffrey Reddick, auteur du script du premier Destination Finale, au site The Wrap. « Les gens veulent quelque chose de nouveau et d’original, mais les films qui sont sortis étaient des remakes et des suites. »Pour Beau Flynn, le producteur du Rite, film d'exorciste avec Anthony Hopkins, prendre systématiquement des stars dans des films d’horreur peut être contre-productif : « Si une star va distraire le public et casser l’ambiance du film, autant ne pas l’engager. Qu’est-ce qui peut être plus effrayant que ce qui arrive dans votre maison, avec des gens que vous connaissez, auxquels vous pouvez vous identifier ? »Il faut ajouter que l’été n’est pas forcément la meilleure période pour les films d’horreur. Le public était sans doute plus à la recherche de longs-métrages légers. D’ailleurs les succès surprise de cette période ont été des comédies : Mes Meilleures amies et Comment tuer son boss. Vaut-il mieux attendre Halloween pour distribuer ces films ? Pas forcément. L'an dernier, Piranha 3D et Le dernier exorcisme, sortis en plein mois d'août, avaient plutôt bien marché.Le reste de l’année, certains films d’horreur ont connu la réussite : Insidious, sorti en janvier, a rapporté 92 millions pour un budget de seulement 1,5 million.« Chaque fois qu’un film original fonctionne bien, on espère et on croise les doigts pour que l’industrie se dise "Ca a attiré un large public, continuons de faire dans l’originalité" », commente Reddick. Pour lui, une suite peut marcher seulement si elle repose sur un twist inattendu, comme Paranormal Activity 3. « Ils ont fait quelque chose d’intelligent : chaque film introduit le suivant. On n’a pas l’impression d’être devant une saga sans fin ».Pour Flynn, les films d’horreur à petit budget sont peut-être l’avenir du genre. La prochaine production des frères Weinstein, Apollo 18, a ainsi été réalisée pour seulement 5 millions de dollars. A l’inverse, Fright Night, Destination finale 5 et Don’t be afraid of the dark ont coûté respectivement 30, 40 et 28 millions. « Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’exception à la règle, admet Flynn. Les studios continueront de mettre de l’argent s’ils pensent que ça vaut le coup. »Prochain challenger à venir conclure cet été difficile, Shark Night 3D. Puis la prequel de The Thing en octobre et la suite de Piranhas 3D le mois suivant. « J’ai dit il y a deux ans qu’ils avaient presque remaké tout ce qu’ils pouvaient, mais apparemment ils n’ont pas fini. », conclut Reddick.Vous comprenez cette lassitude envers les films d'horreur actuels ? On verra dès cet après-midi avec la sortie de Destination Finale 5 en France si les spectateurs continuent à se déplacer en masse pour des suites. Bande-annonce :