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Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, dévoile quelques infos sur le cru 2016.

Toute la sélection de la Quinzaine des réalisateurs

Y a-t-il beaucoup d’écart entre ce que vous souhaitiez et la sélection finale?
Nos souhaits sont exaucés. Nous faisons l’ouverture avec Fais de beaux rêves de l’immense cinéaste Marco Bellochio. Il est passé à travers les filets de Thierry, alors que c’est un de ses plus beaux films. Inhabituellement sentimental, il traite de l’absence de la mère. On s’est battus pour l’avoir. Il marque aussi le retour du cinéma italien à la Quinzaine, avec pas moins de trois films transalpins. Nous avons aussi Poesia sin fin, de Jodorowsky, en tous points fidèle à La danza de la realidad, dont il est la suite. Et en clôture le délirant Dog eat dog de Paul Schrader, adapté du roman d’Edward Bunker, avec des interprètes remontés comme des pendules.

La sélection française ?
Elle résulte purement de notre choix. Nous avons fait abstraction des noms en ne retenant que les films. Les vies de Thérèse, de Sébastien Lifschitz, est un documentaire de 55 minutes sur le féminisme radical des années 70 qui a fait pleurer tous ceux qui l’ont vu. Tour de France, de Rachid Djaïdani, dont tout le monde a oublié Rengaine, revient avec Gérard Depardieu, et c’est assez fort. L’effet aquatique de Solveig Anspach est un petit bijou. Sans compter deux premiers films, dont Ma vie de courgette de Claude Barras, un long métrage d’animation très cruel sur un scénario de Céline Sciamma.

Des surprises ?
Ce sont les films qu’on n’attend pas, ceux qui ont l’air petit mais qui sont énormes. Mean dreams est un polar canadien avec Bill Paxton, superbe en méchant. Psycho Raman marque le retour d’Anurag Kashyap qui a retrouvé la main après sa parenthèse hollywoodienne avec ce Mumbai très noir et très baroque sur le thème du double diabolique. Il faut aussi compter Neruda de Pablo Larrain ou encore L’économie du couple de Joachim Lafosse qui a laissé s’entredéchirer Bérénice Béjo et Cédric Khan, par ailleurs un sacré acteur.

Propos recueillis par Gérard Delorme

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