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Dans une ville fantôme iranienne peuplée de gangsters, de drogués et de prostituées, une silhouette coiffée d'un tchador fait régner sa loi. Tourné dans un somptueux noir et blanc au format cinémascope, A Girl Walks Home Alone at Night est un stupéfiant western spaghetti vampirique iranien que les spectateurs de Sundance ont salué comme révélant à la fois l'influence de la nouvelle vague iranienne, une forme de classicisme fantastique et un goût irrésistible en matière de musique et de cinéphilie.Soyons clairs, la réalisatrice Ana Lily Amirpour n'a pas risqué sa vie en tournant clandestinement en Iran. Plus prosaïquement, elle a utilisé les décors de Bakersfield en Californie pour évoquer Bad city, une ville iranienne dépravée. Née en Angleterre, Amirpour a suivi sa famille à Miami puis à Bakersfield, où elle a tourné des films d'horreur depuis l'âge de 12 ans, avant d'étudier les beaux-arts à San Francisco et le cinéma à Los Angeles tout en écrivant des comics et en jouant dans un groupe d'art rock. Mais c'est à Berlin, où elle a tourné un court métrage dans une indépendance totale, qu'elle a trouvé l'inspiration pour son premier long-métrage réalisé loin des studios, sans stars et en noir et blanc. Le résultat, qui évoque aussi bien David Lynch qu'Ennio Morricone ou Madonna, est rempli de promesses. Il sort en France le 14 janvier.Mais Amirpour pense déjà à la suite: The Bad Batch racontera une histoire d'amour cannibale post-apocalyptique située dans une zone sinistrée du Texas. On y verra ce qui se passe lorsqu'on enfreint la règle selon laquelle il ne faut jamais jouer avec sa nourriture...